En tant qu'amateur de vin, vous savez que le métier de vigneron n'est pas uniquement romantique. En plus de compter sur ses propres connaissances et son talent, sur son audace d'expérimenter et sur sa volonté de continuer à apprendre, le vigneron a aussi besoin d'une bonne dose de chance. Surtout lorsqu'il est question de ses "ennemis" naturels. Les caprices de la météo donnent lieu à bien des prières tout au long de l'année. Une soudaine averse de grêle ou de fortes chaleurs peuvent très vite ruiner les plans du vigneron. Un autre ennemi naturel très fréquent est le champignon. Il en existe d'innombrables sortes qui peuvent être dangereuses pour les vignes et les raisins, et l'oïdium en fait partie.
Qu'est-ce que l'oïdium ?
Il s'agit donc d'un champignon, qui peut aussi envahir votre propre jardin. Quelles sont les plantes sensibles à l'oïdium ? Ce champignon s'en prend souvent aux rosiers, aux chèvrefeuilles et aux vignes (de cuve). Il est à noter que certains cépages y sont plus sensibles que d'autres, notamment de nombreuses variétés classiques telles que le Riesling et le Pinot Noir. Peu importe donc que les raisins soient destinés à la fabrication de vin rouge, de vin blanc ou de rosé.
Comment apparaît l'oïdium ?
Malheureusement, la Belgique est un pays où ce champignon est très répandu. Les causes de l'oïdium sont en effet l'humidité, la chaleur (temps lourd) et le manque d'air. C'est surtout lorsqu'il a plu et que les températures remontent que l'oïdium risque d'apparaître. Si les plants sont proches les uns des autres et que l'air peut dès lors difficilement circuler entre eux, le risque que ce champignon se développe est accru. De grands pays viticoles comme la France, l'Espagne et l'Italie ne sont pas non plus épargnés.
Comment reconnaître l'oïdium ?
Il convient de distinguer l'oïdium et le mildiou. L'oïdium est surnommé la "maladie du blanc" et se reconnaît au duvet blanchâtre qui recouvre la face supérieure des feuilles de la plante. Le mildiou, quant à lui, se caractérise par l'apparition de taches brunes ou jaunes qui laissent place, au fil des semaines, à un duvet blanc comme l'oïdium. Ce champignon attaque presque tous les organes verts de la vigne, mais plus rarement les racines.
Comment lutter contre l'oïdium ?
Lorsqu'un plant de vigne semble attaqué par l'oïdium, le viticulteur doit agir rapidement, car ce champignon peut causer bien des dégâts. Il peut arrêter la croissance de la plante voire entraîner sa mort. Dans le cas des vignes de cuve, il peut s'en prendre aux feuilles, aux rameaux et aux grappes. Une fois les raisins attaqués, ils perdent de leur goût. Dans le pire des cas, l'oïdium peut même détruire toute une récolte ! Mais que faire pour lutter contre cet ennemi juré ? Une solution à base de soufre est souvent recommandée. La vaporisation d'un mélange de lait et d'eau (40 % lait et 60 % eau) semble également contribuer à la guérison des plantes touchées.
Mieux vaut prévenir que guérir
L'une des premières mesures à prendre pour prévenir l'apparition d'oïdium est de veiller à espacer les plants et d'éviter que les grappes de raisins ne soient trop proches les unes des autres, afin que le vent puisse facilement s'y infiltrer. Malheureusement, empêcher totalement l'oïdium n'est pas possible. Mais de nombreux viticulteurs ont appris au fil du temps à détecter très tôt la présence de ces champignons. En outre, ils ont mis la nature à leur service pour les aider à repérer à temps ces trouble-fête. Vous avez probablement déjà vu des rosiers plantés entre les ceps dans un vignoble. Outre leurs belles couleurs et leur bonne odeur, ils servent d'alarme pour le viticulteur : les rosiers sont en effet très sensibles à l'oïdium, encore plus que les vignes. En cas d'attaque d'oïdium, les premières victimes seront dès lors les rosiers, ce qui permettra au viticulteur de prendre les mesures nécessaires pour éviter que le champignon ne s'en prenne aux raisins.