Au début du mois de mai 2018, Pékin est devenue pendant trois jours la capitale mondiale du vin en accueillant le célèbre Concours Mondial de Bruxelles. Une première dans l'histoire de ce concours qui n'avait jamais été organisé en dehors des frontières européennes. L'occasion de faire découvrir au monde le vin chinois. Partez à la découverte de la Chine viticole !
Carnet de voyage de Paul
Paul van Boxstael, directeur de la Bourse du Vin en Belgique et membre du panel de dégustation, a eu l'honneur de participer pour la dixième fois à ce prestigieux concours en qualité de dégustateur.
Vin de Chine
Du vin chinois ? Ce vin est, en réalité, à peine connu sur le marché international du vin. La raison est simple : presque tout le vin produit en Chine est consommé par les Chinois eux-mêmes, il en reste donc très peu pour l'exportation. En matière de consommation de vin, les Chinois occupent d'ailleurs la cinquième place au rang mondial. Cela s'explique notamment par le fait que leurs revenus ont fortement augmenté depuis l'an 2000. Saviez-vous que la Chine compte 847 000 ha de vignes et qu'elle est dès lors le deuxième plus grand pays viticole du monde en termes de superficie plantée ? La production de vin augmente chaque année à un rythme effréné. La Chine a même rattrapé la France en ce qui concerne la superficie plantée et les Chinois boivent la majeure partie du vin rouge produit dans le monde.
Histoire de la Chine viticole
La viticulture en Chine existe depuis bien plus longtemps que celle de pays viticoles plus connus. On produisait en effet déjà des vins à Jiahu, dans la province du Henan, 1000 ans avant Jésus-Christ. Toutefois, le vin produit ne plaisait pas au goût des Chinois. Ce n'est donc qu'en 1892 que le premier domaine "moderne", appelé Changyu, vit le jour, dans la province du Shandong.
Influences françaises
Alors que la qualité n'était pas très présente au début, elle ne cesse de s'améliorer. Le vin chinois doit cette évolution à quelques domaines français de renom originaires de Bordeaux, comme celui des Rothschild, qui se sont établis en Chine et y collaborent avec des vignerons locaux en vue de partager leur savoir. C'est également la raison pour laquelle de nombreux vins chinois ont un caractère semblable à celui des vins de Bordeaux. Cependant, produire du vin en Chine reste un défi à cause du climat. Malgré une grande diversité de climats, il arrive que le thermomètre atteigne les moins 20 degrés en hiver. Dans certaines régions, chaque cep est dès lors recouvert de terre à la main chaque hiver. Un travail laborieux.
Cépages chinois
Le vin rouge est largement majoritaire puisqu'il représente 80 % de l'ensemble de la production. Le principal cépage utilisé est le Cabernet Sauvignon. En matière de vin blanc, c'est le Chardonnay qui a la cote. Mais la Chine ne manque pas de découvertes grâce à plusieurs cépages autochtones qui sont un croisement entre des cépages chinois et européens. Avez-vous, par exemple, déjà entendu parler de Longyan, Shuanghong ou Beihong ? Ce sont tous des raisins qui pourraient gagner en popularité au cours des prochaines années.
L'avis de Paul
Lors des dégustations officielles organisées dans le cadre du Concours Mondial de Bruxelles 2018, Paul n'a pas goûté de vins chinois. Mais il en a eu bien sûr l'occasion par après. Voici donc son avis : « La qualité des vins chinois est en constante amélioration. Les vins rouges (à tout le moins ceux que j'ai dégustés) sont marqués par un style mature sensuel et une légère fraîcheur acide. Il n'y a pas encore de très grands vins. Je les classerais plutôt parmi les vins du Nouveau Monde, entre un bon vin de table et un Cru Bourgeois. Le niveau Grand Cru est vraiment trop haut. Personnellement, j'ai trouvé les vins blancs un peu trop moelleux. En termes de fraîcheur, ils sont encore loin de rivaliser avec les vins européens classiques. »